Découverte

Masques Africains

La fête Gélédé est une fête annuelle se déroulant à la saison sèche (mars-mai) chez les peuple Nago-Yorouba du Nigéria et de la République du Bénin. Le but de la fête est d’honorer et d’apaiser les mères (les femmes âgées), censées disposer de très puissants pouvoirs spirituels qu’elle peuvent utiliser à de bons ou à de mauvais desseins. Les porteurs de masques Gélédé qui endossen vêtements féminins et poitrines postiches, appartiennent à une société secrète initiatique dirigée par une femme. Vêtus de costumes chamarrés, ils portent sur la tête des masques-heaumes, ce qui leur permet de voir à travers une étoffe qui les dissimule entièrement. Accompagnés de percussions, ces masques satiriques se moquent de certains comportements et attitudes, formulant ainsi une forte critique sociale par le biais de la danse, du geste, des proverbes, des anecdotes et de la dérision. Le patrimoine Gélédé a été proclamé (2001), Chef-d’oeuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité par l’UNESCO.

Certaines sociétés secrètes masculines d’Afrique de l’Ouest permettaient et permettent encore à leurs membres un travestissement rituel à l’occasion de mascarades périodiques et publiques où étaient parallèlement autorisées licence sexuelle et verbale chez les femmes. Lors des mascarades Ojionu des Ibo (Nigéria) les hommes qui portent masques, culottes de femmes, éventails et miroirs adoptent un comportement féminin exagéré empreint de satire et de critique sociale.

Les Zangbéto dits masques fantômes ou gardiens de la nuit sont des figures traditionnelles des localités côtières la République du Bénin. Esprits vodoun, masques noctambules ou gendarmes de la nuit, ils étaient chargés d’assurer la police nocturne contre malfaiteurs et mauvais-esprits en veillant sur le sommeil des bonnes gens. Particulièrement redoutés, ils sont générés par les membres de sociétés secrètes initiatiques qui ponctuent leurs sorties publiques de «tours de magie» destinés à démontrer leur puissance et à inspirer le respect. Accompagnés d’un ensemble de percussions, ces cônes ou cases de paille, dansent, parlent et virevoltent.

Egun, Egungun, Kouvito ou revenant

Les masques de Revenants ou Egungun de culture Yorouba (Nigeria, Rép. du Bénin) qui incarnent les morts d’une famille ou d’une collectivité, effectuent des sorties publiques et rituelles dans le cadre de cérémonies consacrées aux défunts (ces absents-présents qui veillent sur nous). En dehors de ces manifestations saisonnières, ils se manifestent également à l’occasion de mariages, naissances, baptêmes ou décès de l’un des membres de la société initiatique qui les génère. Richement parés de tissus colorés, de velours rehaussé de sequins disposés en motifs symboliques divers, les égun qui dansent et se manifestent d’une voix nasillarde, aiment à courir après enfants et adolescents qu’ils flagellent au passage. Les initiés qui les encadrent les empêchent alors d’entrer en contact avec les spectateurs car, selon les prescriptions de la tradition, le pagne d’un revenant ne doit jamais toucher un vivant.

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