Découverte

Une lettre de Napoléon

Nous reproduisons le fac-similé d’une lettre de Napoléon écrite à Joséphine pendant la campagne d’Italie.
Depuis peu, poussé par la Révolution, cet « enfant terrible » est rentré dans l’Histoire. En commençant avec l’Italie, il porte la Révolution au bout des armes afin de la propager dans toute l’Europe, ainsi elle sera consolidée dans son propre pays.

Mais depuis peu, il est rentré aussi dans l’Amour. C’est l’autre face de Napoléon, l’amoureux désarmé face à la femme qui le comble mais le fait déjà souffrir. Mais le guerrier et l’amoureux ont bien des traits communs minutie dans l’organisation, attention, méfiance, analyse des détails et surtout une impulsion passionnée vers la vie, qu’elle soit sous la forme des guerres ou de l’amour.

Cette lettre à Joséphine est exposée au musée de LA PAGERIE, au Trois Ilets de la Martinique, musée réalisé sur les lieux de l’enfance de l’impératrice Joséphine, propriété familiale des Vergers de Sanois et des Tascher de la Pagerie, ses parents, actuellement propriété du Dr. Rose-Rosette.

napoleon

Le 3 thermidor (21 Juillet 1796)… à huit heures du matin.


J’espère qu’avant ce soir je recevrai une de tes lettres. Tu sais ma chère Joséphine le plaisir qu’elles me font et je suis sûr que tu te plais à les écrire. Je partirai cette nuit pour Pescheira, pour les montagnes du Tyrol, pour Vérone et de là à Mantoue et, peut-être de là à Milan recevoir un baiser puisque tu m’assures qu’ils ne sont pas glacés mais bien brûlants. J’espère que tu seras parfaitement rétablie alors et que tu pourras m’accompagner à mon quartier général pour ne plus me quitter. N’es-tu pas l’âme de ma vie et le sentiment de mon coeur ?

Je t’envoie de quoi faire une belle jupe de taffetas de Florence, ce sera pour les dimanches et les jours où tu te feras belle. Tu vois que je suis généreux, cela ma coûté plus de 30 livres, mais ce n’est pas tout, je veux encore t’envoyer une belle robe de crêpe. Ecris-moi une lettre où tu me spécifieras la qualité et la quantité. Je te l’enverrai prendre à Bologne.

Tes protégés sont un peu vifs. Ils sentent sans doute combien je leur suis obligé de faire en eux quelque chose qui te soit agréable. Ils se rendent à Milan. Il faut en tout un peu de patience.

Tu dois à cette heure bien connaître Milan. Peut-être as-tu trouvé cet amant que tu y venais chercher. Seulement, tu l’auras trouvé sans doute que je te l’aie offert. Est-ce idée, ne l’est-ce pas ?… Mais non, ayons meilleure idée de notre mérite. A propos, l’on m’assure que tu connais depuis longtemps et beaucoup ce Monsieur que tu me recommandes pour une entreprise. Si cela pouvait être, tu serais un monstre.

Que fais-tu à cette heure ? Tu dors, n’est-ce pas. Et je ne suis pas là pour respirer ton haleine, contempler tes grâces et t’accabler de mes caresses. Loin de toi les nuits sont longues, fades et tristes. Près de toi l’on regrette qu’Il ne soit pas toujours nuit.

Adieu belle et bonne, toute incomparable, toute divine. Mille baisers amoureux, partout, partout.

B. B.

Abonnez-vous à notre newsletter et recevez en priorité les derniers articles.