Découverte

Martinique Paradis du Rhum

Deux ecclésiastiques, le père Labat et le père Dutertre sont intimement liés à l’origine du rhum au 17e siècle. Certains historiens accordent volontiers la paternité du rhum au père Labat qui contribua à l’amélioration de sa production en faisant venir de France un alambic plus perfectionné et plus rentable que le précèdent. Le « tafia » produit à cette époque commença à concurrencer les alcools de vin.
Mais il faudra attendre le 19eme siècle pour assister à une véritable explosion du rhum à la Martinique.

Nous sommes en 1880, la Martinique traverse sa seconde crise sucrière. Elle se prolongera jusqu’en 1910.

De nombreuses sucreries choisiront de se convertir en rhumeries, abandonnant le sucre confronté à une baisse du cours mondial. L’Europe connaît à la même époque une catastrophe. La maladie du Phylloxéra détruit les vignes et la production d’alcool de vin est réduite à néant. Un second malheur s’abat sur l’Europe avec la première guerre mondiale qui va générer des besoins en alcool.

La Martinique abandonne progressivement sa vocation sucrière pour s’investir dans la production du rhum qui va du même coup s’améliorer et se développer avec l’utilisation des machines à vapeur. A la fin du 18eme siècle, les Antilles exportent près de 40.000 hectolitres par an d’eau de vie de canne. A cette époque, apparaît une nouvelle caste d’industriels : « les rhumiers » et les négoçiants en rhum qui vont faire fortune dans le rhum.
Avant la catastrophe volcanique de 1902, Saint Pierre ne comptait pas moins de vingt deux distilleries. Le 19eme siècle verra le rhum asseoir de plus en plus sa réputation en Europe.
Il collectionne les récompenses des expositions françaises et étrangères. De plus a qualité égale ou supérieure, il est moins cher que les eaux de vie de vin.

Cette formidable expansion sera freinée par une série d’événements funestes :
Le contingentement vient limiter les exportations de rhum vers la France, la grande crise économique de 1929 va parachever cette catastrophe.
Les cours vont s’effondrer et vont passer de 1.000 francs l’hectolitre en 1930 à 300 francs en 1935.

Les producteurs sentent la nécessité de s’organiser sur un marché qui leur échappe.
Une première victoire est emportée avec l’obtention de l’appellation d’origine simple pour les rhums agricoles de Martinique, Guadeloupe, et Réunion. La dénomination « rhums agricoles » est réservée aux rhums produits dans les départements d’outre mer, et provenant exclusivement de la fermentation alcoolique du jus de la canne cultivée dans la zone géographique délimitée et ayant un titrage de 225 grammes au moins par hectolitre d’alcool à 100 p.100 de substances volatiles.

La seconde étape, toute légitime d’ailleurs, sera l’obtention du label des labels, c’est à dire l’appellation d’origine contrôlée Rhum Agricole Martinique.
Les distillateurs martiniquais, conscients de la qualité supérieure de leur produit, décident de pendre leur destin en main et de jouer dans la cour des grands.

Une demande d’attribution de l’appellation contrôlée est déposée en 1975 auprès de l’Institut National des Appellations Contrôlées (I.N.A.O).
Dans l’intervalle les distillateurs et les planteurs ont du faire preuve d’une pugnacité à toute épreuve, et d’une détermination sans faille pour faire valoir leur droit. Deux décrets ministériels rendus publics le 5 novembre 1996, l’un concernant l’agrément des rhums bénéficiant enfin de l’appellation d’origine contrôlée, l’autre relatif à l’appellation d’origine contrôlée MARTINIQUE vinrent clôturer vingt années de lutte.

La spécificité originelle et géographique du rhum agricole de la Martinique était enfin reconnue. Mais la reconnaissance à un prix, celui de la qualité.

Le cahier des charges élaboré pour l’obtention de l’appellation d’origine contrôlée comporte des conditions draconiennes qui sont régulièrement vérifiées et surveillées par l’INAO.
Les conditions de production prévues par les décrets et règlements de l’A.O.C. MARTINIQUE sont précisées avec un soin particulier.

Elles portent sur : la variété des cannes, l’irrigation, le rendement maximum à l’hectare, la délimitation de l’aire, la durée de la fermentation, les caractéristiques de la distillation. Des échantillons de production sont régulièrement prélevés pour nalyse et dégustation.

Le rhum, ce produit noble, est l’alcool le plus bu au monde. Cependant, c’est uniquement à la Martinique que vous trouverez le rhum le plus fameux du monde. L’histoire rapporte que les Sarrasins au 7ème siècle ,furent les premiers à avoir distillé de l’alcool de canne, mais il revient aux martiniquais de lui avoir donné ses lettres de noblesse.

IL entre obligatoirement dans la composition du « petit punch » traditionnel indissociable de la vie sociale martiniquaise.

Il existe une infinie variété de cocktails à base de rhum, mais le « petit punch » authentique se fabrique avec du rhum blanc ou du rhum vieux.

En voici la recette

TI PUNCH AU RHUM BLANC

4 cl de rhum blanc, un petit morceau de citron, un peu de sirop de canne, le tout dans un verre à punch. On tourne le verre tenu au bout des doigts dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.

TI PUNCH AU RHUM VIEUX
Se prépare suivant la même recette que le petit punch au rhum blanc mais, attention, sans citron vert.

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